Né en 1937 à Jallieu dans l’Isère, Jean-Pierre Andrevon a publié à ce jour environ 185 romans, recueils ou essais dans des domaines aussi divers que le fantastique, la SF, le polar, la littérature jeunesse ou l’écologie. Chanteur de ses propres compositions, dessinateur, il vit à Grenoble entouré de ses nombreux chats. Écologiste de longue date, contestataire, satiriste, Andrevon doit aussi son image « révolutionnaire » à un hasard : avoir fait ses débuts dans la revue Fiction, en mai 68, une date-symbole qu’il n’a cessé de revendiquer. Véritable homme-orchestre de la science-fiction française dans les années 70, critique et anthologiste, Andrevon a écrit quelques-uns des rares chefs d’œuvre de cette période, dont Le Désert du monde ou Gandahar, un univers qu’il a repris en six romans et autant de nouvelles, dont l’intégrale a été publiée en 2024 (Mnémos). Grand Prix de la SF française en 1990, pour Sukran, l’auteur, essentiellement dans les années 1980 et 90, a fait des incursions remarquées dans le roman noir et le thriller fantastique (Neuf morts par quelques nuits d’hiver, réédité en 2021), sans pour autant négliger la science-fiction à laquelle il voue un attachement toujours réaffirmé, l’écologie étant en tête de ses préoccupations (Nouvelle aurore, La Dernière pluie). Révolté chronique et rêveur talentueux, Andrevon est indispensable à tous ceux qui aiment la littérature vivante, enfants ou « grandes personnes », puisqu’il écrit aussi bien pour la jeunesse que pour les adultes. Mais, parce qu’il sait être sérieux dans sa passion, Andrevon est aussi un essayiste des plus compétents, particulièrement dans le domaine du cinéma, ainsi de Cent ans et plus de cinéma fantastique et de science-fiction (Rouge Profond, 2013), où il brosse un panorama aussi passionné qu’informé des genres de l’imaginaire sur grand écran, ce qu’il fera suivre par d’autres études, comme La guerre au cinéma ou Récits de l’Apocalypse, et encore, en 2024, l’imposant Un siècle de science-fiction écrite et dessinée de 1920 à nos jours (Les Belles Lettres). Certains de ses ouvrages, comme Les Guerriers de la nuit, renouent avec sa veine polar, sur les traces du roman noir américain. Mais l’Imaginaire reste au premier plan dans ses livres récents, qu’il s’agisse d’inédits ou de rééditions, pour la jeunesse comme La fée et le géomètre (Grand prix de la SF française 1982), ou pour adultes comme La maison qui glissait, Un horizon de Cendres (un roman zombie avant la mode zombie !), Le Monde enfin (Prix Julia Verlanger 2006, repris pour une version complétée en 2020), Demain le monde (Le Bélial’), panorama de ses meilleures nouvelles de science-fiction et Sortilèges nocturnes (Flatland), panorama de ses meilleures nouvelles fantastiques. Enfin, co-écrit avec le regretté Bruno Pochesci, Ce qu’il advint du Reich de mille ans (Flatland, 2024), témoigne que ses préoccupations politiques ne l’ont pas abandonné.