Des prix littéraires et de leur utilité
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
On peut les trouver anachroniques, ou les taxer de partialité. On peut décréter ne pas courir après ou faire le modeste ravi quand l’un deux finit par vous tomber sur le coin de la tête. On peut aussi en tenir compte pour dresser sa liste de lecture ou tout faire (y compris recourir à de basses intrigues) pour tenter de figurer à leur palmarès. Constituent-ils pour autant une boussole pour lectorat désorienté ? Rien n’est moins sûr. Cela peut être le cas pour les mieux établis d’entre eux quand ils couronnent des éditeurs possédant la force de frappe nécessaire pour en tirer avantage. C’est beaucoup moins évident lorsqu’un petit ou micro-éditeur est distingué, qu’il n’a pas de budget à allouer à la communication, et que ledit prix finit par coûter plus cher qu’il ne déclenche d’actes d’achat. Toujours est-il que les prix littéraires, grands ou petits, sont une composante du paysage éditorial que nul ne peut ignorer.
Sans aller jusqu’à jouer des coudes pour être sûr de figurer au premier rang, Flatland éditeur fait son possible pour répondre aux sollicitations qui lui sont adressées, qu’elles émanent des prix littéraires eux-mêmes ou des auteurs et autrices souhaitant concourir. Ce n’est jamais neutre, pour une micro-trésorerie toujours sur la corde raide, quand il s’agit de faire parvenir par la poste une dizaine d’exemplaires papier (voire plus) d’un ouvrage aux membres d’un jury – et ça l’est moins encore s’il faut adresser tous les ouvrages parus dans une année. Heureusement, la possibilité d’envoyer des services de presse numériques vient parfois alléger le fardeau. À Flatland House, on estime que c’est un service à rendre à l’auteur ou à l’autrice qui vous a honoré en vous confiant son bébé – encore faut-il que la bataille ne soit pas perdue d’avance. On a beau dire, un prix littéraire constitue toujours une caresse positive et un boost à l’égo susceptible de redonner courage et confiance. Et sur le strict plan de la communication, le simple fait de figurer sur une liste, sans même atteindre la ligne d’arrivée, donne plus de visibilité à un ouvrage que s’il n’y figurait pas.
Après le prix Bob Morane de la nouvelle pour Bruno Pochesci avec L’espace le temps et au-delà… en 2020, après le prix du festival Ouest Hurlant catégorie revues et essais pour Le Novelliste #05 en 2022, après le Grand prix des Lecteurs du site MaXoE pour Fabrice Schurmans avec Paris perdus en 2024 (le même a remporté cette même année le prix Aristophane à la convention nationale de SF de Cambrai), cette année encore certains ouvrages de notre catalogue pourraient être récompensés. Le secrétariat du Grand Prix de l’Imaginaire a récemment publié la liste de sa première sélection pour 2025, dans laquelle figure Conte des cinq sens d’Emmanuel Brière Le Moan (catégorie Nouvelles et novellas francophones). Les finalistes seront désignés le 12 avril, les lauréats le 12 mai, et le prix remis lors du Festival La Comédie du Livre à Nîmes le samedi 17 mai 2025. L’année dernière, le même jury nous avait présélectionnés dans la catégorie Prix spécial pour notre « travail patrimonial, et tout spécialement pour Voyage au pays de la quatrième dimension de G. de Pawlowski, à l’occasion du centenaire de la parution, ainsi que pour le recueil de nouvelles de Jean-Pierre Andrevon, Sortilèges nocturnes. » Le 23 janvier, le Prix SGDL / Yves et Ada Rémy des littératures de l’Imaginaire faisait connaitre sa première sélection pour 2025, dans laquelle nous avons eu le plaisir de découvrir Esquilles et lambeaux de Nicolas Liau, troisième recueil de nouvelles fantastiques de cet auteur publié chez nous. Nous faisons également concourir cette année ce même recueil, en compagnie du Paris perdus de Fabrice Schurmans, pour le prix Boccace organisé par Tu connais la nouvelle, qui sera remis le 25/05/25.
Nous croisons naturellement les doigts, à Flatland House, pour que les auteurs que nous publions soient récompensés. Mais si tel devait ne pas être le cas, cela n’enlèverait rien à la qualité de leur ouvrage, pas plus qu’à celle de tous les autres que nous publions, d’ailleurs, sans connaître l’insigne honneur d’être remarqués par un jury.