Poul ANDERSON

Né en 1926 et décédé en 2001, Poul Anderson était l’un des plus grands auteurs américains de S.F. de la seconde moitié du vingtième siècle. D’origine danoise par ses parents, il était parfaitement bilingue et parlait aussi le français et l’allemand. S’appuyant sur de solides connaissances scientifiques (il était diplômé de physique), mais aussi sur une passion pour les mythes, il a construit au fil du temps une œuvre protéiforme, qui allait de la « hard science » à la fantasy la plus épique, en passant par quelques incursions dans les genres policier et historique. Côté fantasy, son chef-d’œuvre est sans doute L’Épée brisée, publié la même année que le premier volume du Seigneur des anneaux et qu’il a fallu attendre soixante ans pour lire en français. Pour ce qui est de la « hard science », il faut citer Tau zéro, qui, lui nous est parvenu au bout de quarante ans seulement. Maintes fois couronné par des prix littéraires (Hugo, Nebula…), il était le plus à son aise dans la longueur de la novella, ce qui ne l’a pas empêché d’écrire des cycles de romans et de récits dont l’ampleur force l’admiration. Le plus important est sans doute celui dit de la « Civilisation technique », qui présente, en deux époques distinctes, l’expansion et la chute de deux sociétés terriennes à l’envergure cosmique : « La Hanse galactique » (5 volumes au Bélial’) et « L’Empire terrien » (3 volumes à L’Atalante). On retiendra aussi le roman Les Croisés du cosmos (Folio-SF, dont le succès ne s’est jamais démenti depuis sa parution en 1962). Mais son œuvre la plus populaire dans notre pays est le cycle de « La Patrouille du temps », dont on n’a longtemps connu que le premier volet mais que le Bélial’ a publiée dans son intégralité au début des années 2000.
Pessimiste de nature, Poul Anderson pensait à l’instar de Paul Valéry que les civilisations sont mortelles. Dans un essai de 1979, il prévoyait l’effondrement de la société américaine vers 2040. Bien entendu, ce n’était qu’une spéculation…