« Le mot inventeur fait sourire. Pour beaucoup de gens, l’inventeur est un demi-fou, sinon un fou… Lorsqu’il expose ses projets, on l’écoute avec un sourire indulgent, on feint de l’approuver, on déclare son projet, son invention géniale, on le félicite, puis, dès qu’il a tourné le dos, on murmure : “Pauvre homme ! il croit que c’est arrivé !” »
Guy-Péron, « Le Canot invisible », 1924.
Qui était Guy-Péron ? Quel souvenir, cet homme de lettres, chansonnier, humoriste, revuiste, chroniqueur, poète, journaliste, publiciste, militant, agitateur, homme politique, inventeur, etc., a-t-il laissé de nos jours ?
En dehors de quelques spécialistes, qui ont relevé ses récits conjecturaux, bien peu connaissent son nom.
Guy-Péron, « cet écrivain, avant tout et par-dessus tout poète », a publié de nombreux contes, nouvelles, ainsi que des « textes sous images ».
Nous avons sélectionné trois d’entre-eux : « Le Vaisseau fantôme (Souvenirs de Belle-Île) », « L’Américain du bord ou l’étrange passager » et « Le Canot invisible ».
Déçu, « sa vie n’ayant été qu’une longue course à la fortune, qui se dérobait chaque fois qu’il allait l’atteindre », Guy-Péron s’est suicidé le 13 novembre 1931, quelques jours après son soixantième anniversaire.